top of page

L'histoire du château

L'histoire du château de Beauséjour est fortement attachée à l'histoire du Périgord.

C'est en 1340 que le Cardinal Hélie de Talleyrand décide de faire construire le château de Beauséjour en même temps qu'il faisait construire la Chartreuse de Vauclaire (devenue l'hôpital psychiatrique de nos jours). Plus tard les Talleyrand édifieront les châteaux de Neuvic et de Mauriac.

La construction du château de Beauséjour était dans l'esprit d'Hélie de Talleyrand de mettre un château en avancée défensive de leur place forte, la véritable forteresse, leur château de Grignols. Le site choisi le prouve. Le château est placé au dessus d'un des plus importants gué, seul moyen à l'époque de traverser l'Isle. De plus, tout près de là, plusieurs sources dont la fontaine de la nouvelle route. Les rubriques de l'époque nous disent qu'Hélie de Talleyrand qui était fort riche fit construire Beauséjour "comme toujours en faisant les choses magnifiquement". Car le château à cette époque était différent de celui que nous connaissons actuellement : un étage de plus au château et dans toutes ses tours. Egalement, comme tous les châteaux périgourdins de l'époque, l'ensemble des bâtiments enserrait une cour intérieure carrée, avec aux angles et aux portes, des tours.

Le château de Beauséjour va connaître, presque aussitôt construit, les méfaits de la guerre de Cent ans. Il verra les troupes anglaises et françaises s'entredéchirer dans le Périgord. Il n'en souffrira pas trop, du fait du jeu politique subtil des Talleyrand pendant cette longue période.

L'histoire continue, et si la branche aînée des Talleyrand a été éliminée du fait de ses exactions et forfaitures, c'est la branche cadette des Talleyrand, celle de Grignols et de Beauséjour, qui prend le relais et va jouer, pendant près de trois siècles, en France, un rôle dirigeant très important.

Jean de Talleyrand, appelé M. de Grignaux (Grignols en patoie), qui était déjà Prince de Chalais, joue un rôle important à la Cour du Roi de France. C'est le chevalier d'honneur de la Reine de France, Anne de Bretagne, et de plus, en tant que Grand Maître d'Hôtel, il vit en intimité du Roi Louis XII et de la Reine. Cela ne l'empêche pas de revenir de temps à autre, sur ses terres où sa femme Marguerite de la Tour, préfère vivre à Beauséjour qu'à Grignols. A ce sujet, on trouve dans l"Heptaméron" le très vieux receuil de contes de la Reine de Navarre, sœur de François 1er, une petite histoire concernant Monsieur de Grignaux et notre château. La voici "Le seigneur de Grignaux, Chevalier d'Honneur de la reine Anne de Bretagne retournant en son château après 2 ans d'absence, n'y trouvant point sa femme. Elle s'était réfugiée au château de Beauséjour qui lui appartenait aussi. Elle y était venue, disait-elle, car il revenait à Grignols un esprit qui les tourmentait tant, que nul n'y pouvait demeurer. M. de Grignaux qui n'y croyait pas, dit que "quand ce serait le diable, il ne le craignait pas" et il ramena sa femme à Grignols".

On n'a pas su s'il y avait un fantôme au château de Grignols mais peut être tout simplement Marguerite de la Tour trouvait plus plaisant les bords de l'Isle et le château de Beauséjour, moins défensif que la redoutable forteresse de Grignols.

Après cette période de calme de la renaissance, le château va se retrouver à partir de la 2ème moitié su 16ème siècle comme tout le Périgord, au coeur des guerres de religion. Guerres atroces ou catholiques et protestantes vont s'occire férocement et où les châteaux changent de camps et de mains. Et souvent quand la forteresse de Grignols tombe, Beauséjour aussi.

Cela se passe aux années 1577, 1578, 1584, 1587 où les châteaux des Talleyrand du secteur changent de mains, tantôt dans celles des catholiques, tantôt dans celles des protestants.

Henri de Navarre, futur Henri IV, montant vers Paris à la reconquête de son royaume s'arrête un temps dans le secteur pour guerroyer et chasser dans la Doubie. Il passera à Beauséjour, bien que ce soit au château de Neuvic qu'il s'installe un temps.

Après les guerres de religion, après la grande révolte des croquants qui se déroule à quelques kilomètres de là,  Beauséjour vivra des temps plus calmes. Tout au plus droit on signale que dans la dure partie de "bras de fer" que le Cardinal Richelieu, premier ministre du Roi Louis XIII, engage contre la noblesse turbulente, Beauséjour perdra son châtelain du moment, le jeune et imprudent Henri de Talleyrand, qui était pourtant ami de jeunesse du roi Louis XIII, avec qui, il s'était élevé et était son "Grand maître de la Garde Robe". Ayant trempé dans une histoire de complot, Richelieu, inflexible le fit juger. Condamné à avoir la tête tranchée, il fut exécuté sur une place de Nantes en 1626. Notre châtelain mourut dans des conditions atroces puisqu'il fut décapité par un bourreau inexpérimenté qui s'y est repris à 34 fois pour trancher sa t^te, et disent des chroniques de l'époque, qu'au vingtième coup, le malheureux criait encore.

Cette anecdote montre au passage aussi le poids constant des Talleyrand dans l'histoire de notre pays toujours présents auprès des Rois de France. Mais c'est pendant la guerre civile de la Fronde que le château subit les graves destructions de guerre. Cette guerre d'une noblesse frivole soucieuse de garder ses prérogatives prit en Périgord un caractère tragique. Car les troupes insurgées des Princes de Condé traversèrent le Périgord depuis le Nord Sarladais où elles s'étaient formées, entreprenant d'aller à Bordeaux. La vallée de l'Isle dut le passage. Or, Andé de Talleyrand, châtelain de l'époque était resté fidèle au jeune roi Louis XIV. Il avait laissé 80 hommes d'armes au château de Beauséjour ainsi qu'une garnison à Grignols et avait rejoint avec le reste les troupes royales à Aubeterre.

Les troupes insurgées des Condés, commandées par le sinistre Capitaine Bathazart prit Saint-Astier, et le 31 mai 1562, il attaqua avec 400 cavaliers le château de Beauséjour dont il s'empara. Le château fut incencié et détruit. C'est à cette époque que le château perdit une partie de sa physionomie originale. IL fut reconstruit plus tard mais avec un étage de moins et certains bâtiments des communs ne furent pas reconstruits. 

C'est le dernier acte de guerre qu'il connaîtra. Il a lourdement pesé dans son existence même et, pierres et bois du château portent les meurtrissures de ces combats. 

Un dernier grand Talleyrand, le plus connu des français : Charles Maurice Talleyrand, évèque, grand diplomâte, homme intelligent mais cynique et sans scrupules, joue les premiers rôles au début de la Révolution française, puis trouvera moyen d'avoir de hautes responsabilités dans tous les régimes les plus différents qui se succèderont : Directoire, Empire, Restauration.

Ce Talleyrand, s'il est né à Paris et a vécu sa jeunesse à Chalais, venait souvent à Beauséjour, passer ses vacances quand il était enfant. De vieux textes disent "qu'on le voyait claudiquer dans la cour du château de Beauséjour". CLaudiquer, car à la suite d'un accident de tout jeune âge, il avait un pied déformé et on lui donnera plus tard le surnom de "diable boiteux".

Le château de Beauséjour possède tous les atouts pour vous accueillir dans un cadre pittoresque au bord de la riante vallée de l’Isle. Ce cadre enchantera vos collaborateurs ou invités.

bottom of page